La BCE vient de baisser ses taux d’intérêt directeurs et cette décision, toute la presse l’a commentée.
Il y a peu, je me suis demandé ouvertement si Madame Van der Leyen n’avait pas un projet inspiré directement de celui de Bismark : réaliser l’union de l’Europe « dans le fer, le feu et le sang ».
Nombre de mes lecteurs auront sans doute pensé que j’exagérais.
Pour qui est attentif, le dernier projet ambitieux de l’Europe est aussi celui qui est en train de prendre le plus d’ampleur, et il n’a rien à voir avec des éoliennes. Il consiste explicitement à emprunter 500 milliards d’euros pour bâtir « une Europe de la défense ».
La dette de chaque pays, la dette de la France, celle de l’Allemagne, de l’Italie… sont souvent évoquées, mais toujours séparément.
C’est à la fois logique, puisque l’euro n’est pas une monnaie unique, mais bien une monnaie commune, chaque banque centrale étant toujours bel et bien là et les taux variant d’un pays à un autre au sein de la zone.
Mais, d’un autre côté, alors que tout le monde commente le taux directeur de la BCE, personne, en dehors de vrais professionnels de la monnaie, ne semble se poser cette question : qu’en est-il de la dette de l’ensemble de la zone Euro ?
Vérifications faites, la moyenne s’établit à 90% du PIB Européen, à la fin de l’année 2023.
Rappelons que selon les critères convergents de l’OCDE et du FMi, au-delà de 60%, c’est dangereux et au-delà de 90%, cela devient très difficile à rattraper. La deuxième partie de l’hypothèse semble se vérifier un peu partout. Les allemands, qui ont changé trois fois de monnaie en un siècle et à qui Weimar a laissé un cuisant souvenir, prennent d’ailleurs bien soin de rester en-dessous de 60%. La Suède est à 32,4%. Le Grand-Duché encore en-dessous (pour l’instant).
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