Quels sont les six principaux facteurs d’instabilité observables aujourd’hui?

Je ne parle ni de « justice sociale », ni de « divergences territoriales » ou culturelles, quand bien même ces problématiques somme toute extrêmement locales seraient en croissance exponentielle depuis un moment.

Je ne parle pas du fait qu’une collectivité comme, un individu peuvent endurer bien des choses si au moins ce qui leur arrive leur arrive dans un contexte juste, alors que tout un chacun peut observer que l’injustice croît et renverse bien des valeurs sur son passage, en Occident.

Nous avons les yeux rivés sur ces problématiques qui font débats, mais que personne ne semble avoir la volonté réelle de résoudre, pas plus que quiconque ne semble avoir réellement envie de mettre sur la table les problèmes d’immigration, présents et  venir.

Or, pour résoudre un problème, il va de soi qu’il faut d’abord pouvoir commencer par le regarder en face.

Ce que j’observe, c’est que ce sont des véritables problèmes que les médias de masse parlent le moins et ces six facteurs d’instabilité que j’entends pointer ici sont probablement ceux qui auront le plus d’incidence sur nos vies dans les dix, vingt et trente ans à venir, et même au-delà, bien plus que les orientations politiques locales qui nous préoccupent plus qu’elles ne nous occupent.

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Les facteurs de puissance habituellement reconnus, sont les suivants :

  • La puissance économique,
  • La puissance financière, qui découle de la première,
  • La puissance militaire,
  • La puissance diplomatique, qui découle des précédentes
  • La puissance « culturelle »

Sur chacun de ces facteurs, « nous », l’Occident, sommes en recul, y compris « culturel », lorsque l’Afrique en a ras-le-bol d’être évangélisée par l’Occident et nous met dehors au profit des chinois et des russes uniquement parce que ce sont des partenaires fiables qui ne sont pas là pour demander à leurs partenaires de les aimer et d’adopter leur mode de vie et de pensée.

mais ce ne sont pas ces facteurs-là que je veux pointer, d’ailleurs ils ne sont « que » cinq.

Au-delà de cela, les six facteurs d’instabilité que j’observe sont les suivants :

  • L’épargne des pays développés. Il est clair qu’elle est logée dans un système financier qui joue de plus en plus à l’équilibriste. C’est le point qui sera le plus développé ici.
  • Les obligations Chinoises qui contestent la prééminence des obligations Américaines. Seuls les professionnels le voient, mais cela va continuer de pousser les taux Occidentaux à la hausse et les « décisions » des Banques centrales Occidentales n’ont rien à voir là-dedans : si le reste du monde préfère prêter ailleurs, il faut payer plus cher pour attirer les créanciers chez « nous ».
  • Il en résulte que le Dollar en tant que valeur « aussi sûre que l’or » ou « aussi sûre que le pétrole » est remis en cause. C’est d’autant plus vrai qu’un nombre croissant de pays, et non des moindres, entendent désormais libellé leurs échanges pétroliers en Yuan.
  • Le quatrième facteur est double. Tout indique un possible boom économique de l’Asie, doublé d’une éventuelle domination technologique, qui pourrait venir encore plus vite que prévu. Le « grand enrichissement de l’Occident » avait commencé avec sa domination sans conteste sur le front des sciences appliquées…
  • La domination militaire américaine. Outre que l’Otan est en train de s’épuiser en Ukraine, il est assez évident que mener une guerre de « haute intensité » sur deux fronts très distants paraît, à l’heure actuelle, impossible au géant qui, d’ailleurs, depuis sa débâcle afghane, a annoncé explicitement qu’il ne se sentait plus du tout l’âme d’un gendarme du monde.

La Chine, grâce aux ressources de ses alliés Russe et Iranien (notamment : pour la liste complète, consultez la liste des pays sanctionnés), est prête à prendre la place de ceux qui semblent s’accrocher à leur situation de rente ( = « nous »), mais le plus important, ce sont ceux qui s’interrogent et ils sont de plus en plus nombreux.

Il s’agit… du Golfe Persique, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique, etc. Pas un détail.

D’ores et déjà, rien que sur la base des abstentions et des « contre » au dernier vote à l’ONU concernant la « crise Ukrainienne », cela représente 39 pays et… plus de soixante pourcents de l’humanité (+ de 60% !). Je vais le souligner : 60% de l’humanité n’est pas d’accord avec « nous ».

Tout ce qui précède, n’importe quel observateur un tout petit peu attentif peut facilement l’avoir découvert par soi-même sans forcer.

Ce qui va suivre exige de connaître un tout petit peu les arcanes du monde financier, de se creuser la tête et surtout, surtout, d’être indépendant : ceux qui sont capables de comprendre ce qui va suivre, mais qui vivent du secteur n’ont aucun intérêt à parler. En général, ils sont là pour vendre. C’est tout. On ne leur demande pas de réfléchir : dans la profession, sauf en ce qui concerne les gérants de hedge fund, c’est même devenu un défaut.

Suivez le guide (qui a notamment enseigné les « techniques des assurances » et va partir sur le genre de logique de gestion de risque qu’il expliquait à ses étudiants).

Ce qui va suivre est un exposé en deux parties

Première partie 

La faillite de la banque machin, dont personne n’avait entendu parler, présente ce ci de particulier qu’elle implique des gens qui ont été ultra-prudents. Ils n’ont acheté que des obligations d’état. Pas de bol, vu que les taux ont remonté, le cours de ces obligations a baissé et quand les clients se sont présenté à la caisse au lieu d’attendre gentiment l’échéance, il a fallu que la banque vende à 60 ce qu’elle avait acheté 100. Les déposants étant de plus en plus nombreux, elle a dû avouer qu’elle n’avait pas les 100.

Or, selon les théories classiques, les bons d’état sont ce qu’il y a de plus sûr. Et ce qu’il faut savoir, c’est que tout le secteur financier classique, à commencer par els assureurs, de ce côté de l’Atlantique, est plus que poussé à souscrire (avec votre argent et le mien) des bons d’état, qu’il s’agisse de bons du trésor US (aux USA) ou d’obligations de la BCE (de ce côté-ci de l’Atlantique). Donc toutes nos banques et compagnies d’assurances, vos comptes, vos polices, les miennes, sont gorgées de bons d’état, tout comme l’était la banque machin.

Première solution, les taux baissent et la valeur des obligations reprend des couleurs ce qui protège les établissements financiers mais laisse courir le risque inflationniste (traduisez : ne ralentit absolument pas une inflation qui appauvrit tout le monde).

Deuxième solution, plus probablement celle qui sera la plus souhaitée car la plus souhaitable, nous vivons avec cette épée de Damoclès le temps que tout le stock d’obligations émis à 1% ou à taux négatifs arrive à maturité.

En Français dans le texte, on serre les fesses… ou les dents… on serre.

Dans ce cas, la résolution va prendre environ 10 ans.

Tiens, tiens,… finalement, quand on y regarde d’un peu plus près, de loin on dirait la faillite de la banque machin, mais en fait n’aurait-on pas une crise plus profonde en latence sur les bons d’état… la monnaie de notre pièce, en l’occurrence, celle des taux négatifs ?

Ensuite, à titre individuel, il est tout de même préférable de se dé-bancariser un max pour éviter d’être exposé à toute cette ingénierie financière qui relève de l’équilibrisme de haut vol.

Petit détail : outre que les garanties de dépôt valent ce qu’elles valent, elles ne valent que pour les particuliers, pas pour les entreprises. A bon entendeur…

Petite astuce : chez un agent de change ou même sur un compte titre, votre argent est supposé être ségrégué… sauf si les conditions générales de la banque qui joue à l’agent de change prévoient d’assimiler votre compte titres à un compte.

Suggestion : relire ce que prévoit votre banque avant d’acheter des devises (autre que le Dollar ou l’Euro, pour ceux qui ont du mal à suivre, des couronnes Norvégiennes, par exemple, si vous ne voulez pas aller trop loin) et les mettre sur votre compte titres.

Fin de la première partie

Deuxième partie

Au forum mondial de l’assurance, on peut entendre ceci : les sociétés d’assurance font partie d’un secteur dominant dans le monde, représentant un chiffre d’affaires consolidé annuel de près de 7000 milliards de dollars américains en 2021, ce qui est particulièrement considérable (7% du PNB mondial). En simplifiant, on peut affirmer que les sommes en dépôt chez les assureurs sont à la fois bien plus importantes que celles qui sont en dépôt en banque et, surtout,que la part de bons d’états chez les assureurs est infiniment plus importante que ce qu’elle est dans le secteur financier.

Ensuite, il faut savoir aussi que tous les assureurs sont encore plus interconnectés entre eux que les banques via la ré-assurance: lorsqu’il y a une grande catastrophe au niveau mondial quelque part, votre prime augmente.

Or il s’agit d’une activité fragile par construction (voir point suivant) et qui est extrêmement liée au monde soumis aux pressions que j’ai commencé par évoquer, en sus d’être le secteur où l’on trouve, en Occident, je le répète, les stocks les plus importants d’obligations d’états (Occidentaux, celles qui, si on doit les vendre dans l’urgence, en valent plus rien).

L’assureur est, contrairement à ce qu’il peut laisser penser, un être extrêmement optimiste (contrairement à son juriste, je vous l’accorde et qui, lui, est payé pour imaginer le pire, en ce compris voire surtout les coups tordus).

L’assureur encaisse des primes début janvier et rêve d’un monde sans aucune perturbation ni accident d’aucune sorte, afin de n’avoir rien à rembourser dans l’année.

Mais si l’environnement changeait brusquement, par exemple dans le cas d’un tremblement de terre majeur sur Istamboul ou sur Tokyo, alors beaucoup de ces sociétés feraient faillite.

And… Guess what. Personne ne vous en parle jamais, mais nous savons que cela se produira un jour (tout comme nous étions supposé savoir qu’environ tous les cent ans, la région Liégeoise est inondée, par exemple).

Le dernier tremblement de terre qui a dévasté Tokyo s’est produit en 1900 et (on ne parle pas de la fréquence mais bien d’une « instabilité sismique présentant) la fréquence d’incertitude » de ce tremblement de terre, qui est de… 100 ans.

Entre deux séismes majeurs, les assureurs prospèrent et prennent du poids, comme les dinosaures. Et, comme les dinosaures,…

Fin de la deuxième partie

Conclusion

Une force conservatrice, dominée par les Etats-Unis, cherche à revenir au monde d’hier, à la stabilité d’antan, qui profite à de nombreux pays, et aux Etats-Unis en premier lieu, mais ce monde est déjà en train de sombrer et le nombre de facteurs susceptibles d’accélérer l’émergence du nouveau monde ne cesse de croître, jusqu’aux effets annoncés des probabilités sismiques sur un secteur financier qui peine à encore faire croire qu’il est solide.

Indépendamment même de ces mutations à l’œuvre et dont il serait bon de tenir compte, le marché obligataire, dont on voit à quel point il est omniprésent et, partant, fragilise l’ensemble du secteur financier, constitue le fondement des financements publics d’une part et de la rémunération de l’épargne longue de l’Occident, d’autre part.

Il semblerait que le marché anticipe maintenant des taux courts terminaux au-delà de 5,5%, ce qui augure de nouvelles pertes probables sur les titres obligataires. Qu’elle soit juste ou fausse, cette analyse a peu d’importance, je pense que vous avez compris, l’essentiel étant de comprendre que le vrai problème est bien plus vaste que celui de la banque truc ou bidule.

Elargissons maintenant notre champ de vision et allons un cran plus loin

Il est faux de prétendre que les obligations Chinoises n’ont pas bonne presse : elles n’ont purement simplement aucune place dans « notre » presse. Elles sont occultées. C’est volontaire et délibéré.

Croisez un banquier et il vous expliquera que pour quelqu’émission obligataire que ce soit, il suit, en général comme un mouton, deux « critères » qui sont en réalité devenus des passages obligés pour qui veut se financer :

  • que l’investissement soit réputé conforme aux nouvelles normes ESG (critères

environnementaux, sociaux et de gouvernance)

  • que les investissements asiatiques ne contiennent pas d’exposition à la Chine.

Cela résulte officiellement de « contraintes » qui ne seraient que d’ordre réglementaire et qui, en réalité, sont clairement politiques : les banques étant liées aux états, elles sous-utilisent leur faculté de laisser encore au client le choix de faire vraiment ce qu’il veut de son épargne. Elles suivent « pour faire plaisir », parce que l’activité bancaire nécessite des agréments et aujourd’hui aussi, souvent il faut bien le dire, des passe-droits (comme à Weimar, et tant pis si je me répète).

Il en résulte que la part d’épargne privée qui ne va pas dans des capitaux « garantis » par des obligations d’état, est orientée artificiellement vers les projets jugés conformes à l’orientation géopolitique européenne.

Il en va de même aux Etats-Unis qui à la fois poursuivent et amplifient leurs déficits commerciaux avec la Chine et exercent de fortes pressions politiques pour que les Américains n’investissent plus en Chine.

Le but de la manœuvre, du côté Américain, est de continuer à échanger des biens Chinois contre du papier (ou plus exactement du coton, puisque les billets de Dollars sont en coton) Américain tandis que els Européens veulent bien échanger leur papier contre des biens « verts » Chinois (panneaux, batteries,…).

Cela signifie aussi les biens chinois sont les bienvenus, mais pas les actifs. Et que cela signifie que les dollars exportés aux chinois sont les bienvenus pour financer les déficits budgétaires et commerciaux américains. Idem pour l’Europe : vous remplacez juste « Dollars » par « Euro » et vous mettez un peu de peinture verte (bio, si possible), et c’est la seule différence. C’est un chouette jeu. Tant que la Chine accepte de jouer le jeu.

Comme me le disait un ami avocat qui travaille énormément avec des Chinois, en me parlant de ses clients: « ils sont tellement heureux de gagner des montagnes d’or en nous vendant de la merde qu’ils ne sont vraiment pas vite découragés ».

Au niveau étatique aussi, les Chinois sont patients. Et efficaces. Une obligation chinoise rapporte plus qu’une obligation américaine depuis 5 ans, 10 ans ou 20 ans, et tout cela converti dans une même devise qui est plus ou moins convertible en or (pour faire simple, pour les états, elle l’est).

En outre, les obligations chinoises ont bien résisté à l’effondrement obligataire des marchés des pays développés l’année dernière: « nus » nous somems effondrés, « ils » se sont maintenu, voire nettement renforcé lorsqu’on intègre la dimension des valeurs monétaires sous-jacentes. Et on parle ici d’enjeux titanesques, de sommes qui dépassent l’entendement et que très peu d’évènements peuvent faire bouger dans de telles proportions. On parle de la clef de voûte de notre système « fisco-financier ».

Elles sont donc plus que jamais (pensez aux pays « qui se posent des questions ») en passe de concurrencer le marché phare mondial américain en tant que référence  « la plus sûre possible sur le long terme ».

Plus sûres, les obligations Chinoises le sont déjà.

Souscrites à due proportion de leur qualité : jusqu’ici, non. Mais m’est avis que pour ceux qui s’y retrouvent au moins aussi bien qu’un petit gars tout seul dans son coin à Liège et qui peuvent choisir entre les USA et la Chine, les faillites des banques trucs et machins sont autant de révélateur… qui accroitront encore un peu la bascule vers le nouveau monde.

Quelle pourrait être l’opinion d’un investisseur venant d’Arabie Saoudite, du Qatar, de Singapour, du Brésil, d’Afrique du Sud ou d’Inde ?

Les Etats-Unis et l’Europe exercent de facto un contrôle des changes sans le dire, ce qu’on peut encore comprendre entre des pays de plus en plus ouvertement rivaux. Cette situation n’a pas lieu d’être prise en compte par un pays non-aligné.

Les pays asiatiques n’avaient, avant la crise de 1990, aucune confiance les uns dans les autres, et échangeaient en Dollars, ce qui les a amené à « importer » la crise.

Ils ont bien compris la leçon de la crise de la fin des années 90.

Ils ne souhaitaient en aucun cas revoir les dirigeants du Fonds Monétaire International venir leur dicter la conduite de leurs politiques économiques et sociales.

Et la seule solution qu’ils ont envisagée dans un premier temps consistait à maintenir des taux de change sous-évalués pour exporter plus qu’ils n’importaient, travailler dur et consommer peu, et ainsi accumuler des réserves en Dollars.

Ce sont ces réserves qui en font aujourd’hui nos créanciers.

Si la zone asiatique commerce de plus en plus en monnaies locales, avec l’appui de la banque centrale chinoise, alors ces réserves de change en dollars auront de moins en moins lieu d’être.

Elles pourraient être utilisées, du moins en partie, pour soutenir l’investissement local et non pas pour être placées en obligations américaines qui ne servent, en définitive, qu’à financer notre train de vie, à nous qui avons cessé largement, en tous cas collectivement, de travailler dur. Quant à consommer peu,… je n’en parle même pas.

En résumé, plus que les autres, les faillites des banques trucs, machins et bidule révèlent ce que tout le monde savait déjà, plus ou moins, à savoir que ce qui permettait auparavant aux Etats-Unis (et dans une moindre mesure aux Européens) de vivre au-dessus de leurs moyens, financés par le reste du monde, pourrait se retourner contre eux, avec des taux d’intérêts qui montent face à une demande qui baisse.

Cela accroîtrait tous les risques qui pèsent sur le secteur financier en cas de retrait, puisque cela signifierait une nouvelle baisse de la valeur à court terme du stock d’obligations à taux bas accumulé.

Par opposition, une réorientation de l’épargne asiatique favoriserait (favorisera ?) grandement la croissance économique de cette région du monde.

200 Marines vont être envoyés Taïwan et dans le même temps, l’Empereur Xi, à qui cela n’a pas échappé que les USA n’ont plus gagné une seule guerre sur le terrain depuis la Corée, entraîne 300.000 soldats au combat urbain (plus de 85% de la population de Taïwan vit dans les villes).

Les obligations Chinoises sont sûres, mais le risque politique est bien réel, lui aussi.

En attendant, la guerre, celle qui a commencé comme celle qui se prépare, accélère la scission géopolitique, et dans l’intervalle, aujourd’hui, ce sont les pays en développement et non plus les pays développés qui tiennent le mieux leurs finances et leurs perspectives de croissance.

Pour nombre de cadres proches du « complexe militaro-industriel Français », la chine se trouve actuellement dans une situation similaire à celle du Japon entravé par les USA…

Conclusion générale : plus que jamais, achetez Français !

Conclusion générale à peine plus sérieuse : on n’a pas fini de serrer les fesses !

Kishore Mahbubani est professeur à l’université de Singapour. Il est actif dans plusieurs institutions en Asie, en Europe et en Amérique du Nord. Il publie dans de nombreux magazines et revues comme le Financial TimesTimeNewsweek. Il est l’auteur de livres à diffusion internationale dont Can Asians Think? (1998), qui a fait date, et, chez Fayard, du Défi asiatique (2008).

 Il a aussi écrit « Quand la Chine gagnera », mais il a surtout écrit cet ouvrage, que je vous recommande vivement et qui s’intitule « l’Occident s’est-il perdu ? » et la jaquette du livre est en soi déjà limpide :

« Après deux siècles d’hégémonie sans partage, la domination occidentale sur le monde a pris fin au début du xxie  siècle. Un nouvel ordre global se fait jour, dans lequel la Chine et l’Inde sont les deux premières puissances économiques. Comment l’Occident doit-il réagir à son nouveau statut  ?Avec recul, clarté et franchise, Kishore Mahbubani démontre que ce n’est qu’en acceptant ce phénomène, et en cherchant à influencer le monde par la diplomatie plutôt qu’à le dominer par son interventionnisme, que l’Occident pourra conserver un rôle clé dans la géopolitique des temps futurs. S’il ne met pas en œuvre cette stratégie, il sera perdu – parce qu’il se sera perdu. »

Je n’ai pas retrouvé la citation, et je ne sais donc plus si Balzac ou Alexandre Dumas qui disait lui aussi, qu’il ne faut pas chercher à modifier le cours des Nations, mais qu’il est bien plus sage de l’accompagner (à mon avis, plutôt Balzac, puisque Dartagnan a dédié sa vie à l’interventionnisme).

La semaine prochaine, je vous exposerai comment certains pays ont commencé de suivre les conseils de Mahbubani et Balzac et comment, de façon insoupçonnée, d’autres soutiennent certains de leurs grands groupes qui s’inscrivent dans cette démarche.

En attendant, je vous livre une petite conclusion sous forme de slogan, comme les Américains aiment bien : « Go East, Young boy ! » (Zut ! Celui-là, ils ne l’aimeront pas, je le sens …).

Et de façon bien plus simple, si par-dessus le marché dans un monde pareil, on ne peut même plus compter sur les banques Suisses, où va-t-on, je vous le demande ? (à Singapour ?).