Requins en Mer de Chine

J’espère que feu Monsieur Hubinon ne m’en voudra pas d’avoir emprunté ce titre à un épisode de la BD « Buck Danny », dont j’étais un grand fan, quand j’étais adolescent.

En Chine méridionale, on trouve un archipel que les Portugais baptisèrent « Formose » et que les Chinois appellent Taïwan.

Taïwan présente la spécificité d’être « un pays de facto », c’est-à-dire un territoire occupé par une population de 24 millions d’habitants, qui possède aussi son drapeau, son hymne, sa monnaie, sa langue et ses institutions propres.

Taïwan est située à moins de 200 km de son très puissant voisin, qui la considère comme une puissance rebelle qui doit revenir dans son giron.

Le soutien à Taïwan est désigné, sinon perçu, en Chine Continentale comme « des actes visant à séparer et diviser la Chine » ou, autrement dit, comme des actes d’ingérence hostile.

Officiellement, la « Chine » se déclarerait prête à admettre le principe « d’un pays, deux systèmes » : c’est-à-dire que si Taïwan acceptait de rentrer dans le rang, l’île pourrait conserver une autonomie économique et politique.

Plus encore depuis l’exemple observable à Hong-Kong, personne n’est dupe.

Taïwan se retrouve donc, en tant que démocratie, non seulement en première ligne face à la Chine, mais l’île est aussi, de ce fait, un symbole contre l’expansion de l’autoritarisme Chinois.

C’est à ce titre aussi que Tsaï Ing Weng, la Présidente (réélue en ce début de l’année 2020 après un premier mandat initié en 2016) est la bête noire de Pékin.

A peine élue, ses premiers mots ont été : « Je veux dire à Pékin que le respect de la démocratie est le garant de l’entente durable entre nos deux rives ».

Il y a deux semaines, après la création d’Aukus (Alliance militaire réunissant dans le Pacifique l’Australie, les USA et la Grande Bretagne), la tentative de relance d’un autre accord militaire plus vaste concernant la zone (Quad, qui vise à inclure l’Inde et le Japon), et pour contrer le survol de l’espace aérien Taïwanais par des avions militaires Chinois, le déploiement dans le détroit des flottes Britanniques et de la totalité de la septième flotte Américaine … amène Taïwan a demander aujourd’hui, explicitement, l’aide de l’Australie dans sa préparation à la guerre.

Pour l’instant, la France se fait remarquer par le bruit qu’elle fait à propos des sous-marins invendus, mais elle risque bien, malgré tout, d’être très vite emportée au cœur du conflit si les choses viennent à dégénérer.  Elle pourrait même en être involontairement le déclencheur.  Voisine directe de l’Australie, la Nouvelle Calédonie a organisé, dans le passé, deux référendums concernant son indépendance.  Il était question de ne plus en organiser.  Les indépendantistes ont réussi à ce qu’il y en ait un nouveau, prévu très bientôt