Non. Ce n’est pas la dernière console de jeu de chez Sony.
C’est une Directive Européenne, en application depuis septembre dernier, et applicable (en Europe, donc) aux moyens de paiement.
Elle instaure des règles d’identification pour mieux protéger le consommateur dans ses transactions à distance et, dans le même temps, elle standardise l’accès à certaines données bancaires, ce qui va faciliter nettement la vie de prestataires tiers, qui vont pouvoir greffer toute une série d’interfaces de programmation et d’application.
Pour rappel : les banques européennes sont déjà très faibles, surtout comparées aux banques chinoises et, plus encore, aux banques américaines.
Dans le même temps, ApplePay et GooglePay sont déjà des réalités, tandis que Facebook a dans l’idée de créer sa propre monnaie.
Voilà à nouveau une série de « normes techniques » qui n’ont l’air de rien, qui sont pondues « par l’Europe » (= suggérées à l’Union par l’OCDE, qui n’est ni démocratique, ni’ d’origine Européenne) et qui va simplifier encore un peu plus la pénétration des Gafa, d’une part, et la surveillance globale des citoyens Européens, d’autre part.
Les acteurs (hautement régulés et surveillés) se voient donc contraint par une autorité supra-nationale qui est sensée les protéger, contraints de céder gratuitement à de nouveaux entrants, un avantage concurrentiel immense.
Le timing est-il bon ?
Certainement pas. En tous cas pas pour les acteurs Européens.
Le paysage bancaire Européen, déjà sous pression (un tiers des banques européennes ne sont d’ores et déjà plus rentables en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, nous dit la dernière étude de la BCE sur le sujet) va donc très sérieusement évoluer, d’autant plus sérieusement qu’il s’ouvre de plus en plus, de facto, à des acteurs non bancaires proposant des services liés.
Il y a fort à parier qu’endéans les dix années à venir, il rappelle de tristes moments liés à la fin de la sidérurgie.
Dans certains pays, ce seront sans doute les deux tiers des acteurs qui disparaîtront.
Pourquoi ? Parce que si vous êtes une plateforme Internet, non seulement, les banques ont intérêt à rechercher un partenariat avec vous, mais vu que vous disposez déjà d’une assiette de clients parfois gigantesque pour d’autres services, offrir des services financiers liés à cette base de client est plus facile pour vous que ça ne l’est pour une banque de s’offrir une position dominante sur VOTRE marché, celui de l’attention… et de la confiance.
Plus les outils digitaux se développeront et plus le commun des mortels considérera comme normal de faire confiance à FaceBook, Apple ou Google AUSSI pour les services financiers.
En outre, votre business model étant centré sur une notion de services, vous évitez la plupart des lourdeurs administratives incommensurables qui vont handicaper la mobilité tactique de vos « amis » banquiers (qui, ceci dit, avaient en partie ériger ces règles lourdes pour se protéger de petits entrants et qui se retrouvent pris à leur propre piège, le lobbying n’étant pas leur seul apanage).
En banque les notions de « parcours client » et « qualité de service » n’ont pas fini de permettre aux « consultants » informatiques de faire leurs choux gras de la digitalisation.
M’est avis que les VRAIES banques privées, celle où cette notion de service ne sera pas seulement digitale et où la personnalisation sera bien réelle, vont être de plus en plus recherchées aussi.