Oublions deux minutes les dislocations géopolitiques, les difficultés énergétiques et les risques de guerre et tâchons de revenir à une analyse un peu plus « européo-centrée » valable pour temps de paix.
- L’UE (les Français et les Allemands ont créé leur propre Parlement binational appelé à être élu au Suffrage universel direct, tandis que l’Assemblée nationale et le Reichstag ont un ordre du jour commun chaque jeudi : c’est dire si ces deux grands pays ont foi dans l’avenir des institutions de l’Union) et l’Euro (monnaie « commune » et non unique, ce qui affaiblit structurellement la monnaie de cette zone économiquement non homogène) sont en danger. À noter que l’UE fonctionne de moins en moins dans une logique libérale et plus en plus comme l’URSS, entre empilement de normes administratives tous secteurs économiques confondus, soutien artificiel de tel ou tel secteur, faux prix par injections monétaires à tels ou tels endroits… : même logique ? Mêmes résultats à en attendre, à mon avis.
- Au niveau des pays, et sans parler des faiblesses ou des atouts énergétiques des uns et des autres, certains, comme l’Allemagne, sont appelés structurellement à faiblir vu leur vieillissement alors que d’autres, comme la France, sont appelés à se renforcer ne fut-ce qu’en raison de leur dynamisme démographique : aucun chauvinisme dans mon propos, les économistes allemands eux-mêmes passent leur temps à se demander pourquoi la France n’a pas plus confiance en elle alors que l’avenir est appelé à lui sourire plus qu’à l’Allemagne endéans les trente ans à venir !
- Il faut continuer de compter avec les USA, mais ne pas perdre de vue que si leur rôle reste souvent (hyper-)prépondérant, leur poids relatif est appelé à décroître de plus en plus vite, tandis que le rôle de la Chine est appelé, lui, à croître de plus en plus vite, même si c’est une réalité de plus occultée et, dès lors, difficile à observer depuis « le monde occidental ».
- Plus proche, l’Angleterre a su récupérer une mobilité tactique et, derrière elle, il y a tout le Commonwealth et l’Inde, géant en devenir qui représente un risque politique infiniment moindre que la Chine, quand bien même l’Inde serait très fortement tournée vers la Russie depuis le début de la crise ukrainienne : même si elle en profite, il semblerait qu’elle sert avant tout d’intermédiaire et de plaque tournante notamment pour « gommer l’origine » du pétrole russe.
- Politiquement plus autonomes que l’UE également (l’UE peine à se faire entendre d’une seule voix au niveau international et elle à démontrer son absence totale d’unité à l’occasion de la coronacrise), la Suède et la Suisse sont appelées à bien tirer leur épingle du jeu.
Et le Benelux, dans tout ça ?
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