Nos dirigeants actuels semblent l’avoir oublier, mais pour commander efficacement, rien de tel que l’exemple !
Pour reprendre des exemples issus de l’industrie automobile, Soichiro Honda (le fondateur de la marque éponyme), ou plus récemment Carlos Tavares (le patron de Stellantis, CFr. Supra), en dépit de leurs diplômes d’ingénieur, ont mis un point d’honneur à commencer sur les chaînes de montage automobiles et à faire un tour en concession. Cela leur a valu ou continue de leur valoir le respect de leurs équipes…
Vous pourriez vous demander aussi où va tout l’argent des impôts et taxes que vous payez.
Vous n’êtes pas le/la seul-e.
Monsieur Eoche-Duval, Conseiller d’Etat en France, est connu pour avoir révélé que selon l’INSEE même, 59,2% du PIB français dépendait aujourd’hui de l’état français, ce qui signifie donc que plus de la moitié des échanges sont contraints et que pour plus de la moitié des échanges, les prix ne sont pas libres, dans ce pays.
Pour information : c’est moins de 30% en Suisse, et c’était aussi moins de 30% en France, jusqu’à la fin des années 1970.
Près de soixante pourcents des échanges qui dépendent de l’état… Ce n’est pas rien et je vous invite à y réfléchir deux minutes. Comme le ferait un investisseur étranger, par exemple.
Cette proportion est valable pour la Belgique, qui affiche un taux similaire : les deux pays constituent, par contre, des exceptions, tant au niveau mondial qu’au niveau de l’OCDE : ils se battent avec acharnement pour la première place du pays le plus taxé au monde !
On pourrait donc s’attendre à ce que les services publics soient exceptionnels dans ces deux pays. Infiniment meilleurs que ceux de la Suisse, par exemple. Je vous laisse juges.
On pourrait s’attendre aussi à ce que les dirigeants de ces deux pays, qui ponctionnent et « redistribuent » plus de la moitié des richesses produites par leurs agents économiques, se justifient auprès d’eux de cette re-distribution.
Si j’ai commencé ce petit chapitre en évoquant Monsieur Eoche-Duval, c’est aussi pour signaler qu’il avait calculé que la France avait connu une inflation législative de 94% rien qu’entre entre 2002 et 2022.
Or, en France, en 1990, un décret prévoyait bel et bien une « évaluation systématique de la politique publique », démarche qui « (aurait) pour objet de rechercher si les moyens juridiques, administratifs ou financiers mis en œuvre permettent de produire les effets attendus de cette politique et d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés ».
Pour faire bref, vous avez bien lu : il s’agissait de s’interroger sur la pertinence et l’efficacité d’une intervention publique.
Eh bien, malgré l’inflation de normes, notez avec intérêt que ce décret a été abrogé en 1998.
« Circulez. Y a rien à voir. »
Par contre, il y a moyen d’agir. Toujours.
A votre avis, est-ce que l’état respecte RGPD ? Les normes AML (Anti Money Laundering, la lutte anti-blanchiment) ?
En Belgique par exemple, et pur rester dans le cadre des normes AML, la Poste, qui appartient à 100% à l’état belge, travaille main dans la main avec Western Union.
Elle transfert donc de l’argent, c’est-à-dire qu’elle importe et exporte du cash à tout va vers des pays et des gens à propos desquels, croyez-moi, la Poste, donc l’état, ne vérifie absolument rien du tout.
Pour le cas où vous auriez un doute, le Président de la Ctif (Cellule de Traitement de l’Information Financière, vers qui doivent remonter les « suspicions »), qui est aussi le Procureur Général Près la cour de Cassation, soit le plus haut magistrat pénal du pays, s’en émeut régulièrement.
Ce n’est là qu’un exemple, bien sûr.
Dans son livre, « l’inflation normative », M. Eoche-Duval propose de prendre l’état au piège de ses propres normes : de le dénoncer (à minima) et de le poursuivre, voire de poursuivre ses agents, de façon systématique, pour non-respect de ces normes. Notez que si je me contente de dire qu’il ne faut pas hésiter, je ne vais pas jusqu’à dire qu’il faudrait el faire de façon systématique, mais ce n’est politiquement pas forcément une mauvaise idée.
Je pense que si, comme en Grande bretagne, il y avait beaucoup plus de responsabilité individuelle au sein des administrations, ceux qui y travaillent seraient beaucoup plus attentifs à ne pas agir à la légère, puisqu’ils risqueraient de payer de leur poche les conséquences de leurs actes ou de leur négligence. La Suisse a ainsi abrogé le statut de fonctionnaire en l’an 2000. La Suisse…
Monsieur Eoche-Duval propose aussi la création d’un « norma-score », avec des codes couleurs de rouge à vert clair, selon que telle démarche des administrations est plus ou moins pénible pour ceux à qui elle s’adresse. Toute administration, à quelque niveau que ce soit, devrait s’interroger quant au poids financier, au temps perdu, à la proportionnalité par rapport aux objectifs poursuivis … que supposerait toute nouvelle norme, et envisager la création de celle-ci sous l’angle d’un rapport « coût-bénéfice », qui devrait être clairement signifié au contribuable.
Je propose aussi qu’on ré-impose aux administrations des reporting contraignants, assortis de sanctions diverses et variées qui émaneraient d’organes tout aussi divers et variés… On ne ferait rien d’autre que de restaurer un peu d’équilibre au travers d’une saine logique de réciprocité, simplement en allant juste un tout petit peu plus loin que le décret de 1990 précité.
A l’heure où, en plus de tout le reste, les supermarchés vont devoir mettre des affichettes pour signaler les entreprises qui ont baissé leurs quantités sans baisser leurs prix, je propose de faire pareil pour les services publics : imposer aux services publics de souligner de façon claire nette et précise auprès de l’usager ce qui coûte plus cher pour la même chose qu’avant voire pour moins bien qu’avant…
Marrant ou grinçant, la démarche du « norma-score » ? Ceci dit, notre bon Conseiller d’Etat n’est pas le seul à y avoir pensé : les sociétés de consultance qui examinent les éléments qui contribuent à la productivité et l’attractivité d’un pays (le Competitive Enterprise Institute, par exemple), y compris en termes de coûts de la vie et de qualité de vie planchent sur ce type d’approche depuis un bon bout de temps.
Evidemment, quand on a un salaire fixé par décret, je comprends qu’on s’en foute un peu… voire qu’on finisse déconnecté.
Quand on envisage d’entreprendre, par contre…
(notez qu’il ne faut désespérer de rien : il existe depuis peu un « projet de loi pour al simplification de la vie économique », … qui vient de ce que l’OCDE a constaté que le surcoût financier des normes administratives pour les entreprises, en France, était équivalent à … 3% du PIB[1], record mondial absolu. Et donc, pur résoudre ce problème, hop. Une nouvelle norme. NB : je suggère un autre angle de réflexion, puisque 3% du PIB, c’est 75% des « aides aux entreprises »… et, à mon avis, 100% du coût si on inclut ceux qui s’occupent de ces aides et qui, à mon avis, souvent sont des gens qui n’ont pas forcément entrepris grand’chose… ).
[1] Pour en savoir plus, reportez-vous à cet article des échos : https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/bruno-le-maire-devoile-cinquante-mesures-pour-simplifier-la-vie-des-patrons-2090665