L’OMC et l’UE en question

L’OMC sert-elle encore à quelque chose ?

Le dumping est supposé interdit. Quand les sociétés japonaises, dans les années 80, secteur après secteur, mettaient l’industrie occidentale par terre en vendant à pertes pendant des années, les procès ont commencé à pleuvoir.

Quand c’est Netflix qui fait la même chose, personne ne dit rien.

Via son plan « inflation reduction act », Joe Biden poursuit la politique « America First », discrètement initiée par Barack Obama, et totalement assumée par Donald Trump, qui en avait fait son cheval de bataille.

Or, il s’agit explicitement non pas de lutter contre l’inflation, mais de de générer de la croissance au travers d’un plan public de soutien à l’investissement sur le sol américain.

Il s’agit surtout de générer des emplois, en incitant par des subventions les entreprises, américaines ou pas, qui viendraient installer leurs chaînes de production aux États-Unis.

Interdit par l’OMC et, ici, comme pour beaucoup d’autres choses aux Usa, les aides sont gigantesques.

A l’échelle de l’UE ? c’est pareil, avec un plan allemand d’aide à l’industrie que ni la Commission ni personne au sein des instances de contrôle ne semble remarquer.

La question que je me pose, c’est : dans tous cas plus que flagrant, pourquoi personne ne tente une procédure ? Quand bien même elle n’aboutirait pas, elle aurait au moins le mérite de pointer ce qui me semble être bien plus que des dysfonctionnements. A quoi cela sert-il de se doter de règles si tout le monde s’assied dessus sans qu’il se passe rien ?

Comme le disait mo professeur de philosophie du droit, une règle, c’est un vœu assorti d’une pression par menace de sanction. Pas de menace de sanction, pas de règle.

En l’occurrence, pas de règle…mais, du coup, pas d’armes égales non plus dans un jeu qui reste ouvert.

Il devient donc assez facile de deviner qui va remporter la mise, selon l’échelle à laquelle on se place.

Les entreprises européennes qui délocalisent aux Usa sont notamment les suivantes : Total, Stellantis, Volkswagen, BASF ou encore Thyssenkrupp, pour n’en citer que quelques uns.