Jadis, les politiciens savaient à la fois imaginer un monde nouveau, élaborer un programme, le proposer aux électeurs et le défendre face à celui des autres candidats et, une fois élu, gérer la chose publique plus ou moins conformément à ce programme.
Aujourd’hui, sont élus des politiciens qui ne construisent pas de programme, se contentant de jouer sur toute la gamme des sentiments via tous les médias possible, le plus souvent en se contentant de réagir en écho à l’actualité du moment.
Contrairement à leurs prédécesseurs, la gestion de la chose publique ne leur appartient alors plus : ils jouent le même rôle, la même comedia dell’arte avant, pendant et après les élections.
Certains sont simplement un peu plus porteurs de légitimité démocratique que d’autre après. C’est tout.
Et avant, pendant et après les élections, la gestion de la chose publique appartient à la technostructure, c’est-à-dire à la bureaucratie, laquelle se protège et se maintient en inventant un vocabulaire et une complexité technique toujours croissante.
Le fonds d’un tel mouvement est donc profondément technocratique, centré sur une vision administrative de la gestion d’un pays, vision qui conduit immanquablement à des démocraties qui n’en ont plus que le nom.
On se retrouve alors englué dans des sociétés malades ou la représentation du peuple n’est qu’apparence, un décorum en carton-pâte qui profite aux champions de la communication.
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