Normalement, le privilège de battre monnaie est un monopole étatique. Quiconque tente de battre monnaie s’expose à être poursuivi pour crime. Oui. Crime.
Voilà pour la théorie.
Dans le monde que les moins de vingt ans n’ont pas connu, il n’existait pour ainsi dire de tolérance que dans le cadre d’une partie familiale de Monopoly, et pour les pièces d’or en chocolat destinées aux enfants.
Le monde moderne compte des attachés parlementaires à plusieurs niveaux qui se marchent sur les pieds et qui, manifestement, n’ont pas tous appris le Code Pénal et, après que la zone de tolérance se soit étendue, on peut dire qu’à peu près n’importe quel couillon peut battre sa petite monnaie et l’échanger contre des espèces sonnantes et trébuchantes à concurrence du nombre de gogos (apparemment toujours croissant) susceptible de souscrire à « son projet », lié à sa « cypto ».
Au contraire de ce qui se passe dans un fonds régulé, point n’est besoin de prospectus pour ce faire.
Et, au contraire de ce qui se passe dans une société commerciale « normale » (« traditionnelle ? »), les personnes qui auront souscrit à une « ICO » (équivalent d’une sorte d’introduction en bourse, mais la récolte de capitaux se fait précisément en échangeant une monnaie de singe contre de la vraie monnaie) n’auront aucun pouvoir de décision ni de contrôle. Ils devront ce contenter de l’espoir que ladite monnaie devienne « monnaie courante »… L’espoir fait vivre.
C’est la porte ouverte à toutes les arnaques, dénoncé par tous les économistes et juristes dignes de ce nom, mais le courant général voudrait qu’on soit priés de se réjouir et de trouver ça formidable.
Tant que ça reste marginal, aucun souci… Mais ici, on parle d’autre chose, avec Facebook et, en embuscade, Amazon, qui y pense sérieusement aussi !!!
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