Incroyable comme, dans chaque pays d’Europe, qu’il s’agisse de l’Italie, de l’Allemagne, de la Belgique, du Grand-Duché ou de la France, il faut faire un effort pour se souvenir que ce sont des élections européennes qui ont eu lieu.

Partout, il n’est question que des candidats de partis nationaux, dont on ne sait en général pas du tout à quelle formation européenne ils se rattachent, et il n’est question que de politique nationale.

Nous avons élus des mandataires européens, et tout le monde se fout pas mal de ce qui se passe « là-haut », alors qu’aujourd’hui, c’est bien « là-haut » que tout se décide.

Pire : dans les pays anglo-américains, on oublierait presque que la quasi-totalité d’un continent et ses 476 millions d’habitants ont voté. A lire le Wall Street Journal ou le Telegraph de ces dernières semaines, vous pourriez avoir l’impression qu’il n’y a qu’en France qu’il s’est passé et continue de se passer quelque chose !

Sur ce temps, là, les eurocrates sont bien tranquilles.

Et, en attendant, je ne pense pas que les gens, un peu partout en Europe, ont voté POUR une extrême droite qui n’avait, la plupart du temps, pas de programme, au-delà de l’immigration et de la sécurité.

Je pense que les électeurs européens ont surtout voté CONTRE la façon dont l’UE et leurs pays sont gérés.

Je pense qu’ils en ont ras-le-bol de ne pas être entendu et je peux même dater précisément la chose.

Souvenez-vous : c’était en 1992. Un référendum avait été organisé en France, pour ou contre le traité de Maastricht. La majorité s’était prononcé contre, et « l’élite » qui se dit démocratique, s’était assise bien tranquillement sur le résultat, passant outre.

L’UE passe son temps à s’occuper de tout, le plus souvent d’ailleurs en créant de toutes pièces des problèmes là où il n’y en a aucun pour permettre à des chefaillons de bien vivre au détriment des braves gens qu’ils emmerdent qu’ils rackettent, et ce au lieu de s’occuper des vrais problèmes.

Pire : l’UE et les dirigeants de ses états membres qui plus ou moins explicitement rêvent d’y finir leurs carrières politiques, vu qu’on y perçoit sans impôt des rémunérations sans équivalent en n’étant jamais responsable de rien, prétend constamment défendre la démocratie, … en ne s’occupant que des minorités, voire d’ultra-minorités.

On ne peut pas éternellement gérer la chose publique de cette façon, et encore moins en prétendant qu’on respecte avant tout « la loi du plus grand nombre », alors que chacun quotidiennement, ne peut observer que le contraire.

S’ils veulent éviter « la montée des populismes » de façon démocratique, il suffirait simplement que nos dirigeants répondent un peu plus aux aspirations de la majorité de leurs peuples.

Au-delà des crises diverses, variées et profondes à la veille desquelles nous sommes dans une Europe dont nous sommes de plus en plus nombreux, malheureusement, à penser qu’elle n’a pas encore véritablement commencer à manger son pain noir, je pense qu’il serait possible d’envisager, à terme, une excellente nouvelle.

La démocratie représentative a été créée à une époque où il fallait mener bon train son cheval quatre jours durant pour aller de Marseille à Paris.

A l’heure où, au moindre achat sur internet, après le moindre restau, on vous demande votre avis, je ne pense pas que ça gênerait grand monde de voter, fût-ce dix fois par jour.

La démocratie représentative est aujourd’hui dévoyée, largement détournée : je pense que c’est cela que souligne, à l’échelle de l’UE, le résultat des élections, et je pense qu’il serait envisageable de … revenir à la démocratie directe. Ce serait bien plus sain et infiniment pacifiant pour nos sociétés.

En outre, quand on voit les résultats du modèle Suisse et celui des états américains, notamment en Floride, ou des cantons Suédois où cette logique est la plus poussée, on ne peut constater qu’une chose : partout, ça fonctionne !

Evidemment, vu le nombre de gens qui vivent tranquillement du système actuel de démocratie représentative à vocation redistributive, les résistances s’annoncent fortes.