C’est historique : pour la première fois depuis son histoire, 73% des sociétés du S & P 500 affichent des résultats supérieurs aux attentes et aux projections. Par contre, lorsqu’on y regarde de plus près, plus de 69% affichent un chiffre d’affaires inférieur non seulement aux projections, mais à ce qu’il a été l’année dernière, voire aussi à ce qu’il est d’habitude.
Cela signifie que les grands groupes ont profité de l’inflation pour sur-pondérer leurs prix, mais que véritablement, la consommation est déjà très largement en train de s’essouffler ( -17% en VOLUME sur la consommation de denrées alimentaires en France, source : l’association de la grande distribution).
A titre personnel, je croise de plus en plus de patrons de TPE et de PME qui ne gagneront rien cette année, voire entameront (encore un peu plus) leurs réserves, du fait de l’indexation des salaires (12%, en un coup, depuis janvier, en Belgique… Bon courage, avec une baisse du pouvoir d’achat des ménages). Le Wall Street Journal écrit d’ailleurs aujourd’hui un très long article, en collaboration avec des sociologues et des psychologues de Harvard sur l’incidence de cet état de fait qui veut que, de plus en plus de patrons gagnent durablement moins bien leur vie que leurs employés : cela casse des dynamiques, à commencer par celle de l’envie de prendre des risques.
Les résultats économiques sont donc largement en trompe l’œil et nos vaillants politiciens et décideurs de tout poils, bien à l’abri, mensuellement, des fluctuations de l’économie, vont bientôt comprendre pourquoi, avec une bourse qui fait des étincelles, il se trouve que cela fait deux trimestres que les rentrées TVA s’effondrent…