« Une presse critique, indépendante et d’investigation est la pierre angulaire de toute démocratie », déclarait Nelson Mandela en février 1994, deux mois avant d’être élu.
C’est joliment dit, mais m’est avis qu’il aurait pu ajouter un qualificatif ou l’autre. Celui de « réfléchie », par exemple, n’aurait pas été inutile, me semble-t-il.
Car, nous pouvons tous souvent penser, comme le faisait Bernard Shaw, en 1932 que « les journaux sont visiblement incapables de faire la différence entre un accident de bicyclette et le déclin d’une civilisation. »
« Il y a », décidément, « deux catégories de journaux : ceux qui nous empêchent de penser et ceux qui nous aident à réfléchir » (Pascal Mourot, journaliste Français).
Ces petits adages sont tirés d’un ouvrage anthologique assez jubilatoire du Québécois Jean‑Pierre Boyer, docteur en sciences de l’information : « C’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison ! » (Ecosociété, 2018), ouvrage qui rassemble pas moins de … 12.923 citations destinées à aiguiser l’esprit critique !
Tous ces gens ne sont pas les seuls à avoir tenu ce genre de discours et il y en a qui vont un peu plus loin, en ce sens qu’ils s’adressent aussi bien aux journalistes qu’à leurs lecteurs. « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques » (Jean Jaurès, dans son « discours à la jeunesse »).
Et précisément, la vérité et la liberté de la presse (comme, plus largement, la liberté d’opinion et nos libertés) valent vraiment le coup qu’on s’interroge.
En fin de semaine dernière (fin avril 2020, donc), dans « la partie des droits de l’homme », Madame Sibeth Ndiaye (Porte-Parole du Gouvernement Français) a ouvert un site « désinfox coronavirus ».
Sur ce site, « les informations sont sûres et vérifiées ».
Ce qui est intéressant, c’est de savoir aussi que le gouvernement pour sélectionner des « informations sûres et vérifiées » se contente de sources qu’il approuve et qui sont : Le Monde, Libération, Europe 1, 20 minutes…
Sont exclus notamment : Médiapart (ça, vous vous en seriez douté), mais aussi, par exemple, toute la presse régionale ( ! ), ou Les Echos ou le Figaro que j’affectionne tant (et ce ne sont que des exemples).
Intéressant, n’est-il pas ?
Au fait, comment nos informons-nous, aujourd’hui ?
C’est sociologique. Cela vous permettra de briller dans les salons. Vous risquez d’être surpris par ce que vous allez apprendre. Et, s’il faudra faire preuve d’un peu de patience et de persévérance, l’économie ne sera nullement oubliée, loin de là !
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