Pendant que les consolidations ont lieu au niveau des moyens de paiement, la bataille commence pour la voiture autonome.
Le géant mondial des puces a annoncé qu’il se lance, et il va pour cela commencer des tests avec la Start-Up d’origine israëlienne « Mobile Eye » pour développer une voiture autonome. L’annonce du géant ressemble beaucoup à un « teasing », puisque rien d’autre n’a filtré et certainement pas avec quel constructeur Intel va s’allier… l’annonce concerne quand même une centaine de véhicules autonomes d’ici la fin de l’année.
Parallèlement, sur cette même route escarpée de la voiture électrique, Nissan vient de prendre un nouveau virage, symptomatique de l’évolution des rapports de force sur ce marché. Le constructeur japonais a annoncé mardi la vente de son activité de production de batteries AESC au fonds d’investissement chinois GSR Capital, qui va également racheter les parts de NEC (Nippon Electronic Corporation) dans cette co-entreprise.
Jugée stratégique, il y a quelques années, la production de batteries électriques semble vouée à l’externalisation, alors même que les ventes de voitures électriques commencent à s’envoler !?
Tous les acteurs, même des précurseurs, comme Renault-Nissan (avec Zoé) ou Daimler ne feraient plus à l’avenir que de l’assemblage, y compris en ce domaine.
Tous ? Non, un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur, il y a une exception, et de taille puisqu’il s’agit de la société la plus emblématique du secteur : cette exception, c’est l’américain Tesla, qui a investi des milliards dans une énorme usine de batteries aux Etats-Unis en partenariat avec Panasonic (groupe Matsushita Electric, pour les boursicoteurs).
A ces différentes voies stratégiques, qui s’inscrivent dans une nécessaire recherche de compétitivité s’ajoute un autre impératif stratégique : la nécessité de s’appuyer sur des partenaires chinois. Avec plus de la moitié des ventes de voitures électriques en 2016, la Chine est devenue un marché incontournable, et ce d’autant plus que le gouvernement chinois a décidé d’obliger les constructeurs à produire au moins 10% de voitures électriques dès 2018 et 12% en 2020.
Pour les marques étrangères, cela représente des millions de véhicules qui faudra bien équiper de batteries produites nécessairement sur place, afin de limiter les coûts de transport. Et pour les entreprises chinoises comme GSR, c’est la perspective de pouvoir jouer un rôle de premier plan dans l’industrie automobile du futur, avec les encouragements de pouvoirs publics.
En attendant la suite de ces épisodes à rebondissement, si la voiture sans volant fait rêver, mais de loin, son équivalent poids-lourd, le camion autonome, a de bonnes chances d’arriver bien avant sur les routes, à en juger par l’intérêt qu’il suscite aussi bien chez les constructeurs et leurs challengers de la Silicon Valley, que chez les transporteurs.
Après Daimler, Volvo, Uber et Google, la firme Tesla d’Elon Musk devrait ainsi dévoiler courant septembre, le premier prototype de son futur camion semi-autonome et électrique, dont les essais devraient démarrer dans la foulée aux Etats-Unis.
Vu qu’ici, il y a des coûts salariaux et autres temps de repos en jeu, les enjeux économiques risquent bien d’être déterminants pour la suite de la lutte.
Contrairement aux voitures, le camion autonome ne s’appuie pas sur du rêve, mais sur la promesse d’économies substantielles pour les futurs acheteurs. Selon la dernière étude du cabinet PwC réalisée en 2016, la première génération de camions semi-autonomes circulant en convoi devrait déjà permettre de réduire les coûts du transport de 5% d’ici 2020, grâce notamment à une réduction d’environ 11% de la consommation de carburant. Mais avec l’arrivée du camion 100% autonome, attendue vers 2030, la baisse des coûts atteindrait 30%, estime PwC, « soit une économie annuelle de plus de 30.000 euros par poids-lourd ». Et ce, grâce principalement à la réduction des emplois de chauffeurs, qui représentent près de 40% des coûts. 2,4 millions d’emplois menacés aux Etats-Unis.
Et en matière d’assurances ? Quel impact pour ces camions puis ces voitures qui n’auront plus de problèmes ?