Au jour où j’écris ces lignes, dimanche 25 septembre, la Russie vient de décréter la Loi martiale. Cela signifie que tous les pouvoirs sont dans les mains de la Présidence de la fédération et de l’armée, sans contre-pouvoir. Autrement dit, la Russie vient de redevenir une véritable dictature. Plus inquiétant encore, chaque pays a, traditionnellement, sa doctrine de défense et ceux qui sont concernés ont aussi une « doctrine nucléaire », qui indique aux autres pays quand, dans quels scénarii, à quelles conditions, ils pourraient avoir recours à l’arme atomique. Dans la pensée stratégique russe, jusqu’ici, l’emploi de l’arme atomique était strictement réservé à une « menace existentielle ». Poutine affirme qu’il n’hésitera pas à « utiliser tous les moyens dont il dispose » (sous-entendu : même nucléaires) si l’Ukraine et l’Occident menacent son « intégrité territoriale », son « indépendance » et sa « liberté ». Ça laisse de la marge… et M. Poutine de souligner, ayant bien compris l’effet que ferait les cinq fois précédentes où il a évoqué l’arme nucléaire depuis le début du conflit en Ukraine sans qu’il ne se passe rien, que « cette fois-ci, il ne plaisante pas ». Et c’est donc juste après ces déclarations qu’il a réussi à faire voter une Loi martiale…