Tout le monde se souvient de la chute du mur de Berlin. Un superbe symbole.
Interrogez un quidam dans la rue et, pour lui, la chute de l’URSS, c’est ça et rien d’autre que ça !
Et pourtant,… ce sont parfois les petits pays qui font vaciller les grands empires et en l’occurrence, ce fut le cas pour l’URSS.
Pourquoi se souvenir de ça aujourd’hui ?
Parce que c’est de la Hongrie, qu’il s’agit…
La Hongrie fut en effet le premier pays « socialiste » à ouvrir le rideau de fer dès septembre 1989, et ce dans le but de laisser passer les réfugiés Est-Allemand à l’Ouest.
C’est après avoir prudemment observé pendant deux mois l’absence de réaction de Moscou que le mouvement d’ampleur que l’on sait a pris forme à Berlin.
Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel Polonais, rappelle à l’Europe que les institutions Européennes tiennent leur pouvoir d’une habilitation des Etats Européens, et non l’inverse !
Au-delà de la décision très déformée médiatiquement de cette instance Constitutionnelle d’un pays membre, la Pologne et la Hongrie, souvent accusée devant les instances de l’Union s’en sont précisément saisies dans le but qu’elles rappellent ce principe.
Je me demande s’il y a un juriste compétent parmi toute la gent journalistique puisque, dans cette démarche, et quoi qu’on en pense par ailleurs, la Pologne et la Hongrie ont raison.
Il est vrai qu’il y a des précédents historiques de non-respect flagrant du droit, voire d’aménagement de celui-ci au gré des circonstances, et peu importe les conséquences géopolitiques pour des millions d’hommes, voire des générations.
La loi salique, en France, a été créée de toutes pièces pour empêcher les Plantagenêt de devenir à la fois Roi de France et d’Angleterre.
Le sort du monde eût sans doute été très différent si cette « Loi des Mâles » n’avait pas été inventée.
Là où, à l’instar des Allemands de l’Est opprimés, je ne peux qu’être d’accord avec les Hongrois et les Polonais, c’est sur ce principe évident qu’ils entendent rappeler, et cela au-delà du fait que, même si la censure privée et la dictature de la pensée unique empêchent de le relever : l’Europe a pris la mauvaise habitude de trouver tous les biais possibles et imaginables pour étendre ses compétences au-delà des sphères convenues par les traités Européens.
En gros, nous n’avons rien contre l’Europe, mais rappelons qu’on a dit « oui » à un marché commun, pas à un carcan qui paralyse les nations qui la composent.
Après les Anglais, m’est avis que nombre d’Européens, parmi lesquels nombre d’Italiens et de Français, observent bien mieux que les médias ce qui est en train de se passer avec ces deux pays dont l’un a pris à l’époque un risque énorme pour, précisément, rejoindre « l’ouest » et « l’UE ».
M’est avis que les Polonais et les Hongrois savent de quoi ils parlent et n’ont pas quitté l’URSS pour se retrouver dans quelque chose qui y ressemble.
Pour rappel, en URSS :
- Il n’y avait pas de Hongrois ou de Polonais, il n’y avait que des (pays) frères Soviétiques. En Europe, nous sommes supposés être tous « Européens », avant tout le reste. Y a-t-il vraiment « une seule nation », un seul « peuple » Européen ?
- En URSS, « Douma » veut dire Parlement, mais le Parlement n’avait qu’un pouvoir d’entérinement, comme celui de l’UE
- En URSS, douze types non élus décidaient de tout au sein du Politburo. En Europe, de combien de personnes se composent la « Commission » et de quoi décide-t-elle ? Vis-à-vis de qui les Commissaires sont-ils responsables ?
- En URSS, on m’expliquait de les « apparatchiks » étaient ces serviteurs de la dictature qui bénéficiaient de privilèges exorbitants : l’UE, toujours prompte à stigmatiser les « paradis fiscaux » est aussi la plus vaste zone Offshore. Personne n’y paie le moindre impôt… Ceux qui y travaillent ne sont jamais comptables de leurs actions.
- En URSS, quand j’étais petit, on n’arrêtait pas de me répéter qu’il n’y avait pas de liberté d’opinion… que votre voisin lui-même surveillait vos propos…
- En URSS, existait un espionnage de masse que l’on m’a toujours désigné comme « révoltant ». Pour l’avoir dénoncé « chez nous », et comme le relève Oliver Stone, Edward Snowden est réfugié politique … en Russie.
- …
Les temps changent, même si certaines histoires se répètent, tandis que certains petits pays jouent un rôle majeur dans l’avenir des grands et certaines similitudes pourtant flagrantes restent invisibles aux yeux de bien des gens.
Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Ce n’est pas le cas de tout le monde.
Ecoutez ce que dit un ancien dissent de l’URSS à propos de L’UERSS.