Déstabilisation du monde en général et le nouveau « GRAND JEU »

Ma grand’mère paternelle était la « marraine de guerre » de mon grand-père paternel.

Du côté de ma mère, il faut remonter à mon arrière grand-père, mais il était belge et, ingénieur, il n’a rencontré mon arrière grand’mère que parce qu’en raison de l’invasion allemande qui eut lieu dans le cadre de la première guerre mondiale, il recula jusque Levallois, où il fut affecté à l’étude du char Renault, ce qui fit qu’il épousa une indigène locale native du pays.

Sans les guerres, je n’existerai pas. Difficile de prévoir l‘imprévisible mais, à des degrés divers, nous sommes tous, en ce compris individuellement, le fruit des guerres et des batailles. Les décisions des grands de ce monde ont, qu’on le veuille ou non, un impact sur nos vies et mieux on est à même d’en tenir compte, plus à de chances de s’en tirer correctement.

Le XIXème et le XXème siècle ont mal commencés et tout le monde a, à ce propos une idée aussi confuse que déplaisante qu’il y aurait comme un cycle…

Généralement, on change de sujet, parce qu’on n’aime pas y penser.

Pourtant, dans son ouvrage « la Belgique au Carrefour », un homme comme Camille Gutt (ministre des finances belge pendant la guerre, premier président, historiquement du FMI) démontre qu’il avait bel et bien tout compris avant tout le monde : il le démontre dans un livre écrit après, me direz-vous. Facile. Non : il le démontre parce qu’il avait envoyé ses deux fils en Angleterre, insisté pour que le troisième apprenne aussi l’anglais, développé des liens avec les Etats-Unis et appris à piloter un avion dès 1936 !!

Avec un souci du détail, et pour l’anecdote, il arriva même à vendre sa voiture personnelle juste avant qu’il n’y ait plus de pétrole dans le pays.

La politique, c’est savoir qu’il va y avoir une guerre, savoir qui va la gagner et agir en conséquence. Sans état d’âme. Le problème étant que les parties impliquées génèrent un « brouillard de guerre », c’est-à-dire une certaine tension et multiplie les informations fausses.

C’est pourtant dans ce genre de situation que penser clair, rester lucide et garder la tête froide permet de creuser de vastes différences.

Mais pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça ?

On en sait toujours pas trop qui est responsable de cette attaque chimique, ni même si elle vient d’un missile (ce qui impliquerait plutôt une nation) ou d’une bombe (ce qui pourrait être le fait de n’importe quel groupuscule et, dans le coin, Dieu (ou Allah, … ou Yahvé) sait s’il y en a !!!

Lorsqu’elle procède à une enquête, lorsque la police demande aux gens de répéter inlassablement la même histoire le fait parce que quelqu’un qui décrit ce qu’il a vécu se répétera à l’infini, alors que, tôt ou tard, quelqu’un qui invente se prendra les pieds dans le tapis.

Or, d’après ce que je lis en retraçant le fil d’actualité de « Russia Today », c’est que la Russie affirme que les missiles promis par Trump sont d’un genre à effacer toute trace d’armes chimiques, … armes chimiques dont cette même Russie niait hier encore, et avec force, l’existence…

Aujourd’hui, via Twitter le Président des Etats-Unis adresse le message suivant à Moscou : « La Russie dit qu’elle détruira tous les missiles tirés vers la Syrie. Prépare toi Russie car ils arrivent ! ». Ce n’était peut-être pas la peine d’aller aussi loin dans la réaction. Je ne sais pas vous, mais perso, le Sherif me fait peur. Ce 11 avril 2018, le Président américain dit à la Russie de se préparer à parer une attaque US. !?!?

Et dans un Tweet suivant (à se demander s’il fait autre chose que de gazouiller, cet homme-là), Trump dit que la relation US/Russie est « plus mauvaise que jamais, guerre froide incluse » (pour une fois, au moins, il est lucide).

Et, pour lui, l’adversaire ne fait aucun doute.

Se Trumperait-il ? Notre article d’aujourd’hui sera unique, et un peu long. Il y est question des véritables intérêts économiques et géostratégiques majeurs en déploiement au sein de nos sociétés, bien plus que du cas de la Syrie, sur lequel nous espérons bien nous pencher ultérieurement parce que, il faut bien le reconnaître, il nous concerne mais moins  directement.