C’est la rentrée. Votre aîné aurait-il encore quelques hésitations quant à l’endroit où s’inscrire ?

Il pense à un pays anglo-américain, et vous aussi, car vous avez lu avec passion le « classement de Shanghaï.

Or, vous y avez découvert que, cette année encore, le top 10 est « trusté », c’est le ca de le dire, par la Grande-Bretagne et son cousin US.

Bon à savoir avant d’agir : le classement de Shanghaï, qui a été créé en 2003, départage les Universités du monde entier sur la base de six critères. Contrairement à ce que l’intuition aurait tendance à suggérer, le tout premier, celui qui a le plus de poids n’est pas du tout l’enseignement. C’est la recherche.

Qu’importe, vous avez lu que parmi les 4 Université française du classement, il y avait « la Sorbonne ». Vous foncez.

Caramba. Encore raté. Tout le monde connaît l’Université de la Sorbonne. Dommage : ici, dans le classement, c’est « Sorbonne Université ». Rien à voir. Un faux ami.

En l’occurrence, pour au moins une des quatre Universités qui se retrouve dans le top 100 du classement, les français ont un peu « arrangé les choses »…

« PSL », « Paris Sciences Lettres » comprend l’Université Paris-Dauphine mais aussi l’Ecole des Mines ou encore l’Ecole normale supérieure : l’ensemble ainsi formé de façon parfaitement artificielle et sans aucune cohérence académique augmentait nettement ls chances de grimper dans le classement. C’est réussi. Merci la Loi du 12 décembre 2018 qui incite fortement les recteurs et politiques à procéder à ce genre de regroupements.

Même si je en  lien tout-à-fait direct avec le monde académique, croyez bien que si je le sais et si je l’ai vu, tous mes confrères le savent ou le sauront très vite aussi bien que moi et donc on pourrait bien voir de plus en plus d’Universités remonter les classements… qu’il faudra observer de façon beaucoup plus fine pour voir à quoi correspondent réellement ces mouvements.

Je me demande si je ne vais pas lancer une activité d’aide à l’orientation dans ce dédale évolutif ?

Au-delà de la plaisanterie, ces concentrations appelées à se multiplier sont aussi le meilleur moyen d’accroître la bureaucratie et la centralisation de la « gouvernance » des universités, déjà très prononcée.

Une caractéristique de l’enseignement anglo-américain ? Il est libre. Cela signifie que l’état n’a pas le monopole de son organisation, ni même de l’attribution des grades académiques…

En France, il y eut une Loi, en 1875, qui prévoyait une telle « liberté académique », mais elle fut très vite abrogée. Dès 1880.

« Le Vieux Continent serait-il indécrottablement dirigiste, voire avec des relents autoritaires de temps en temps ? » Voilà un beau sujet de thèse. Sous-titre ? « Cela nuît-il à son efficacité ? »

Sujet alternatif, relativement difficile dans le contexte actuel, mais qui ne manquerait pas de piquant non plus et qui, bien amener, pourrait souligner une autre différence : « Quid du salaire des profs du top dix anglo-américain et des profs français, y compris ceux qui enseignent dans le top 100 mondial ? » Sous-titre : « Comment expliquer que les meilleurs profs Outre-Atlantique sont si souvent européens ? »

Bonnes réflexions.

Et bonne rentrée.