Souvenez-vous que l’euro n’est pas une monnaie unique, comme on le dit trop souvent, mais une monnaie commune : si c’était réellement une monnaie unique, les banques centrales nationales auraient disparu, il n’y aurait qu’une banque centrale et qu’un seul taux pour toute la zone, comme aux USA.
Comme c’est le cas de toute éternité, moins l’économie d’un pays est jugée solide, plus le taux d’intérêt exigé par ses créanciers est élevé.
Pendant les quinze derniers jours de décembre, pour éviter une envolée des taux d’intérêts sur la dette française, en parfaite infraction aux traités européens, qui interdisent formellement d’agir de la sorte, la BCE a racheté massivement de la dette française.
Cela a fait un tollé en Allemagne et aux Pays-Bas. Surtout en Allemagne, et plus particulièrement dans les milieux que feu Coluche eut qualifié « d’autorisés ».
L’interdiction a été vivement rappelée et elle sera désormais respectée, paraît-il.
Cela signifie que les états de la zone euro perdent à la fois un de leur tout premiers acheteurs, celui qui est devenu leur tout premier créancier.
Dans le détail, c’est Mario Draghi qui avait interprété le texte en invoquant que l’interdiction ne valait que pour de la dette primaire… même si le texte ne le précisait pas.
Or, depuis Rome, « ubi lex non distinguit, non distinguere debemus », « là où la loi ne distingue pas, il n’y a pas à établir de distinction ».
Retour à l’orthodoxie « germano-romaine », donc (romaine pour le droit, germanique pour le budget).
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