Glossaire: lettre « A »

Audace : pour beaucoup, l’Audace est un muscle, l’Ambition est un muscle, l’Indépendance est un muscle. Les trois vont ensemble et si on ne les travaille pas, ils s’atrophient. L’audace était considérée par les grecs comme une vertu cardinale, sous le vocable « Hubris ». Dans une moindre mesure, c’est également le cas en Yiddish, avec le mot « Houtspah », et… en français aussi, mine de rien, avec le mot « culot ». L’audace consiste à dépasser les limites, à ne pas les respecter. Pour qu’elle soit tolérée socialement, il convient de la manipuler avec élégance. Ses autres corolaires sont l’ingéniosité, l’originalité, la créativité. En économie comme dans la vie, repérer les dirigeants ou les personnes en utilisant cette grille de lecture peut s’avérer profitable.

Auto-estime : placez des jeunes hommes dans une salle d’examen avec des questions faciles. Annoncez-leur qu’ils ont réussi. Placez-les ensuite dans une salle remplie de filles de leur âge. Ils vont se diriger spontanément, avec le sourire, vers les plus jolies et initier avec elles la conversation. Prenez les mêmes jeunes gens. Rendez les questions difficiles. Faites-en sorte qu’ils échouent.  Annoncez-leur les résultats. Placez-les avec les filles. Ils restent dans leur coin ou choisissent d’aborder les moins attractives, et encore, en baissant la tête. Notre estime conditionne notre ambition. Décernez-vous des bonnes notes, ne fut-ce que pour avoir pris des risques, même si vous n’avez pas obtenu la victoire et, vous savez quoi ? De cette façon, vous finirez par l’obtenir.

Angoisse : En 1974, Egaz Moniz reçut le prix Nobel de Médecine pour ses travaux sur la lobotomie. Il avait découvert qu’en découpant le lobe préfrontal du cerveau, on supprimait l’angoisse. Or, ce lobe a pour fonction particulière de s’intéresser en permanence à tenter d’imaginer le futur. Ou, autrement dit, la source de l’angoisse est liée à notre capacité à nous projeter dans le temps, car cette aptitude, directement connectée au système de vigilance quasi permanente imposée par notre cerveau primitif, nous entraîne immanquablement à tenter de détecter tout danger pressenti lorsqu’on se livre à un exercice de projection. De là, comme bon nombre d’adeptes du Yoga, de la balnéothérapie et autres partisans de la « pleine conscience », Egas Moniz conclut, mais scientifiquement lui, que ne pas penser à l’avenir, c’est réduire son angoisse. Vivement conseillé à petites doses pour les chefs d’entreprises, d’un point de vue économique, il vaut quand même mieux anticiper correctement de temps en temps… même si l’exercice peut s’avérer désagréable, ou inconfortable.